On ne se bat pas le vendredi

Si le vendredi 13, a, depuis la nuit des temps,été considéré comme un jour néfaste par les superstitieux, ce n'est pas uniquement à causse du chiffre 13. Car le vendredi, lui-même, aurait une influence fatale.
D'ailleurs, dans certaines régions de France, on n'aurait jamais commencé une construction, semé un champ ou entrepris une récolte le jour de la crucifixion du Christ.
Des soldats français se servirent de ce prétexte pour différer un combat contre les Anglais en automne 1339.
Édouard III d'Angleterre qui, deux ans plus tôt avait officiellement revendiqué la couronne de France, voulait en découdre avec le Valois Philippe VI.
L’affrontement devait se dérouleur autour du petit village de Buironfosse, en Thiérache (historiquement, la Thiérache se limite au nord du département de l' Aisne avec  Guise comme capitale.) où l'imposante armée française (25 000 hommes) s'était installée. C'est le 21 octobre. 
Comme le veut la tradition de l'époque, les adversaires fixent "un jour de bataille": ce sera pour le lendemain, le vendredi 22 octobre.
Ce jour-là, vers midi, Français et Anglais sont prêts. Enfin presque.
Les conseillers pressent Philippe VI de différer le combat: le vendredi est un jour néfaste, durant lequel, autrefois, le combat a été interdit par la Trêve de Dieu. Mais surtout (et on ne le dit pas aux Anglais) les chevaliers français sont épuisés et aimeraient bien un délai supplémentaire.
Philippe ordonne à ses troupes de ne pas bouger. Les Anglais, surpris, en font de même.L'attente dure jusqu'au lendemain, le 23 octobre.
Les Français décident enfin d'en découdre , mais s'aperçoivent, au matin, que l'armée ennemie a décampé dans la nuit. La bataille n'aura pas lieu.